dimanche 11 décembre 2011

Obésité aux États-Unis : La meilleure façon de taxer les aliments riches en sucre


Aux États-Unis, un débat à lieu sur les mesures à prendre pour limité l'obésité qui devient un fléau national dans ce pays.Alors que le nombre de calories ingérées par personne à longtemps été inférieur à la ration ouest-européenne (- 10 % en 1960, - 5 % en 1980), la ration américaine à connu à partir de cette date une spectaculaire augmentation (+ 19 % entre 1980 et 2002) et dépassé, à cette dernière date, la ration française de de 8,4 % pour atteindre les 3 700 calories.
Selon les chiffres officielles du National Institute of Diabetes and Digestive and Kidney Diseases , le % d'adultes obèse qui étaient jusqu'aux années 1970 d'environ 15 % à en 2010 atteint 33,8 % de la population américaine. Les plus atteintes étant les femmes afro-américaines avec un prorata de 49,6 % et les plus épargnés étant les asiatiques avec un taux de 8,9 %.
L'une des principales raisons de cette ''épidémie'' est bien entendu la ''malbouffe'' qui touche l'ensemble du monde moderne. Alors qu'en 2002, l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l’agriculture estimée que si les américains consommaient 9 % de sucres en moins que les français, ils a
valaient 44 % de produits sucrants de plus que ces derniers. 18 % des calories qu'ils consomment sont des sucrants contre 11 % pour les français qui eux aussi commencent à prendre du ''bide'' :
Pour limiter cela, voici ce que proposent des économistes américains - une proposition que l'on devrait étudier en France pour la fameuse taxes sur les sodas -. Ci joint une carte indiquant le pourcentage de gens obèse par États : 
Taux d'obésité par états entre 1985 et 2006
La meilleure façon de taxer les aliments riches en sucre
Par Marc Mennessier - paru sur le site du Figaro le 08/12/2011
Pour lutter contre l'obésité, deux économistes américains de l'Université de l'État d'Iowa proposent de taxer les sucres ajoutés lors du processus de fabrication plutôt que les aliments et boissons vendus chez les détaillants.

Comment rendre efficace la «taxe sur le péché» (de gourmandise) ? Alors qu'aux États-Unis, le débat fait rage autour du projet d'instaurer ou non une taxe nationale sur les aliments riches en sucre, afin de lutter contre l'épidémie de surpoids et de diabète qui sévit outre-Atlantique, des économistes de l'Université de l'État d'Iowa viennent de faire une proposition intéressante.

Plutôt que de taxer les aliments en vente chez les détaillants - une méthode qu'ils jugent inefficace et perturbante pour les consommateurs - Helen Jensen et John Beghin estiment qu'il serait préférable d'agir en amont en taxant les industriels de l'alimentation sur les sucres ajoutés lors du process de fabrication. Une proposition qui, on s'en doute, va ravir les puissants fabricants américains de soda, crèmes glacées, bonbons et autres confiseries…

«Nous ne sommes pas entrain de dire 'voilà ce qu'il faut faire pour résoudre le problème de l'obésité'», explique John Beghin qui se défend de militer pour ou contre l'instauration d'une taxe. «Mais étant donné qu'il existe une panoplie d'instruments de taxation, y compris la possibilité d'une taxe sur les sodas, nous disons : y a-t-il un moyen d'utiliser cette idée au mieux ?»
Une façon de motiver les industriels
L'étude qu'il publie avec sa collègue Helen Jensen dans la revue Contemporary Economic Policy montre que si le but d'une taxe sur les édulcorants est de réduire la quantité de calories consommées par la population, le législateur devrait taxer le sucre ou les agents sucrants ajoutés plutôt que le produit final. Selon eux, une telle mesure obligerait les industriels de l'alimentation à réduire significativement les quantités de saccharose (canne à sucre, betterave sucrière) ou d'isoglucose de maïs incorporées. Les fabricants pourraient également être incités à utiliser des édulcorants de synthèse moins taxés (car moins calorigènes) que les produits sucrants traditionnels beaucoup plus riches sur le plan nutritif.

Autre avantage : ce mode d'imposition provoquerait une hausse des prix à la consommation bien moindre que si la taxe s'appliquait au produit fini sur l'étal de l'épicier ou dans les rayons des supermarchés, tout en réduisant plus sûrement la quantité de sucre et donc de calories ingérées par le consommateur. Ce qui est tout de même le but final de l'opération.

Surtout, une taxe sur les produits finis pénaliserait d'avantage les catégories les moins favorisées, plus portées sur la consommation d'aliments et de boissons sucrés que les catégories supérieures.

Autre aspect important de cette étude : «Nous avons passé beaucoup de temps à constituer une base de données provenant de sources gouvernementales et privées sur les ajouts de sucre dans l'alimentation, explique Helen Jensen. Vous seriez étonnés de voir les quantités de sucres utilisées par l'industrie alimentaire.»